Compte-rendu du CA de DPLO à Paris le 2 juillet 2022

Compte–rendu de la réunion DPLO du 2 juillet 2022


Présent.es

UPCP-Métive (poitevin-saintongeais) : Michel Gautier, Catherine Hérault, Stéphane Boudeau

Union Tertous (picard) : Jean-Michel Eloy

Institut du Gallo : Jean-Luc Ramel, Gérard Damour

Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne : Pierre Léger, Jean-Luc Debard

Points de présentation par association

Picardie L’Agence Régionale pour la Langue Picarde (statut associatif) a mené une action auprès des députés. Le flamand occidental a été pris en compte. Cela a pu favoriser le picard comme autre langue des Hauts-de-France dans la circulaire Blanquer. Les recteurs de Lille et d’Amiens ont été rencontrés pour mettre en place une formation.

Bourgogne L’action pour la langue se situe dans le cadre de La Maison pour le Patrimoine Oral de Bourgogne (MPOB). Dans la Région Bourgogne-Franche-Comté, le franco-provençal est assez actif mais sans reconnaissance officielle. De fait, la MPOB n’a pas vu ses ressources augmenter en proportion de la nouvelle organisation territoriale . Gilles Barot bénéficie d’une décharge de deux heures hebdomadaires pour coordonner les activités sur la langue dans les écoles (financement par l’EN via l’Académie).

Bretagne gallèse Le gallo entre dans une convention Etat-Région pour le développement des langues de Bretagne, couvrant la période 2022-2027 C’est l’Institut de la langue gallèse (statut associatif) qui porte le projet pour le gallo. L’enseignement primaire et secondaire existe depuis 1985. Un diplome de compétences linguistiques est en cours de mise en place, concernant l’occitan, le corse et le gallo.

Poitou-Saintonge L’UPCP-Métive porte le projet langue et est identifiée comme l’interlocuteur central par la Région Nouvelle-Aquitaine. Des demandes de traductions lui sont demandées régulièrement (revue trimestrielle régionale, avec un article décliné en trois langues, éditorial du président, traductions de toponymes pour des gares ou autres, calendrier régional en langues régionales). Elle n’a pas le statut d’agence, encore moins d’office, ce qui la place en déséquilibre par rapport au basque et à l’occitan, même si un statut d’ethnopole ou une forme approchante est en cours de réflexion. Une lettre vient d’être envoyée au président de la Région (cf. annexe) pour lui demander de soutenir l’application de la circulaire Blanquer et la loi Molac au poitevin-saintongeais, dans un contexte où un cours et un diplôme universitaire sont remis en place à l’Université de Poitiers à la rentrée prochaine.

Débat et questions soulevées

JL Debard propose qu’un inventaire des actions en faveur de la transmission soit effectué dans nos régions, tant scolaire qu’associatif, pour faire remonter les différentes initiatives pouvant être mises en place.

G Damour questionne l’opportunité de regrouper langues régionales et culture régionale, au risque d’invisibiliser les langues, même si celles-ci traversent l’ensemble de la culture. JM Eloy confirme cette problématique au sujet du picard. L’UPCP-Métive est justement dans le cas d’une association générique où la langue ne représente qu’une part (jugée insuffisante), mais cette structuration est perçue comme exemplaire en Nouvelle-Aquitaine, où le morcellement associatif culturel basque et occitan gêne souvent une cohérence de la politique culturelle.

Une autre question concerne la ou les formes de référence que devraient prendre l’enseignement de langues régionales. JM Eloy : qu’est-ce qu’une langue et comment l’enseigne-t-on ? Aborde-t-on le russe comme l’italien ? (question de la proximité linguistique). L’idée qui se dégage est celle d’une initiation adaptée aux publics non locuteurs en fonction du contexte (transmission, âge, …) avec une méthode propre selon l’enseignant, mais qu’à un niveau plus avancé de maîtrise, la nécessité d’une évaluation implique des choix référentiels basés sur des arbitrages précis.

Lecture est faite du courrier de l’UPCP-Métive à la présidence de Nouvelle-Aquitaine.

Des demandes d’audiences seront bientôt faites auprès du ministre de l’EN et à la DGLFLF  en rappelant de contexte récent (démarches auprès de Hervé Morin, alors président de la Région Normandie et de l’Association des Régions de France).

Paul Molac sera interpellé sur l’intégration des langues d’oïl dans le Conseil National des Langues et Cultures Régionales, créé en mars dernier par le Premier Ministre Castex.

Choix de l’AG 2022 courant novembre (date à préciser) en Bretagne. L’appel à cotisation sera effectué en amont.

Forme pressentie. Le samedi matin, présentation des démarches pédagogiques entreprises dans les différentes régions. L’après-midi verrait l’invitation d’élus pour une table ronde autour cette question, nourrie par les échanges du matin, suivie d’un débat avec la salle. Si possible une soirée animée pour conclure le samedi et l’AG statutaire le dimanche main.

Séance levée à 15h20

Comité d’experts pour une politique des langues d’oïl à l’intention des Conseils régionaux concernés

Document de travail du Comité d’experts pour une politique des langues d’oïl (CEPPLO

à l’intention des Conseils régionaux concernés

12 constats et 12 propositions
2019

Constats et analyses
C1-
Les Langues d’oïl sont jusqu’à présent très insuffisamment prises en compte au niveau national. Elles n’ont pas attendu le rapport Cerquiglini de 1999 pour exister, évidemment. Une abondance de travaux scientifiques, anciens et récents, ont fermement établi leurs réalités, par ailleurs très différenciées. Ce rapport Cerquiglini constitue cependant un texte important pour la clarification concernant les Langues d’oïl .
C2-
La dénomination des Langues d’oïl reste objet, pour presque chacune, de débats et de questionnements assez fréquents dans le grand public, y compris le personnel politique, et même chez certains linguistes.
C3-
Le terme de « langue » s’applique variablement aux Langues d’oïl depuis plusieurs siècles, concurremment avec « patois » (comme c’est le cas de toutes les langues de France) et avec la dénomination particulière de chacune.
C4-
Les Langues d’oïl appartiennent au même groupe (galloroman) que le français standard, ce qui détermine certaines proximités de formes, entre elles et avec le français. Cela favorise les mélanges de réalisations et la perception très variable de leur spécificité – par ailleurs phénomènes très répandus entre toutes sortes de langues.
Comme pour d’autres langues régionales, des corrélations sociales anciennes – « langue de paysans » ou « d’ouvriers » –, restent ressenties, mais évoluent – en lien avec des sensibilités modernes comme l’écologie, etc.
C5-
La conscience de parler une langue spécifique est variable et lacunaire chez les citoyens de Langues d’oïl, peut-être plus qu’ailleurs. Elle semble cependant en progression.
C6-
Comme pour d’autres langues régionales, la langue est utilisée dans des occasions et fonctions plus restreintes que naguère ; les personnes qui communiquent ordinairement en Langues d’oïl dans la vie quotidienne ne sont plus aujourd’hui aussi nombreuses.
Les pratiques artistiques, festives, spectaculaires, rencontrent un succès constant.
C7-
Les pratiques d’écriture littéraire, individuelles ou collectives (ateliers, concours), contribuent à la vitalité et à la qualité des Langues d’oïl, et à la vie littéraire en général.
C8-
Les institutions de la République se sont depuis toujours montrées quasi étanches aux Langues d’oïl (appareil scolaire, administrations), ce qui diffère un peu de quelques autres langues de France.
Le monde culturel (salles, programmes, subventions culturelles) leur a depuis longtemps laissé un petit espace d’expression. Cet espace d’expression n’a guère progressé avec la multiplication des médias (radios, télés régionales, journaux).
La transmission par enseignement ne bénéficie quasiment jamais de fonds publics.
La sphère associative est le domaine quasi-exclusif d’activités concernant les Langues d’oïl.
C9-
Les Langues d’oïl, dans toutes leurs manifestations organisées, bénéficient de l’intérêt constant d’un public varié. Cette popularité est confirmée par toutes les enquêtes, là où l’on en fait.
Dotés de moyens moins modestes (pour l’instant ils sont associatifs, bénévoles, plutôt pauvres), ces évènements culturels prendraient vraisemblablement plus d’ampleur. Il serait dommage de laisser s’essouffler les mouvements associatifs et le bénévolat.
C10-
La préoccupation linguistique des Conseils régionaux de Langues d’oïl est très variable.
Dans plusieurs cas, elle est faible ou très faible. Dans quelques cas, elle est active et plutôt bien dotée : ces « bonnes pratiques » sont des précédents utiles à toutes.
C11-
Les personnels politiques régionaux donnent trop souvent l’impression d’ignorer à la fois les réalités des Langues d’oïl, et l’attachement que leur portent les populations, ou de les considérer comme négligeables. Une minorité d’entre eux donne des signes d’intérêt, variablement suivis d’effets concrets.
C12-
La définition même de ce que pourrait et devrait être une politique linguistique en faveur des Langues d’oïl nécessite une réflexion, qui, dans l’ensemble, n’est pas organisée actuellement au niveau régional, malgré des possibilités réelles, à ce niveau, de mise en place d’une politique linguistique.

Propositions
Principes

1- Les Conseils régionaux expriment clairement qu’ils ont conscience de leurs langues régionales d’oïl. Ils en font un de leurs dossiers pour une politique démocratique.

2- Ils les font étudier et décrire pour rencontrer l’intérêt du grand public.

3- Ils interviennent autant que possible pour faciliter leur transmission scolaire et para-scolaire.

4- Ils soutiennent les pratiques artistiques et culturelles qui les mettent en valeur.

P1-

Le CR exprime qu’il reconnaît la liste des Langues de France donnée par le Rapport Cerquiglini de 1999 comme la base de son appréhension des Langues d’oïl.

P2-

Le CR soutient l’organisation de colloques scientifiques et historiques sur les Langues d’oïl.

P3-

Le CR confie à des instances de son ressort, par exemple au CESR (Conseil économique et social régional) la tâche de faire le point sur la Langue d’oïl (qui le concerne) – en particulier par des enquêtes. Ces travaux, éventuellement inter-régionaux, font l’objet d’une large diffusion.

P4-

Le CR soutient le développement de manifestations artistiques et festives en Langue d’oïl.

P5-

Le CR demande aux structures régionales de soutien à l’édition l’ouverture d’un dossier permanent sur l’expression écrite en Langue d’oïl.

P6-

Les institutions culturelles régionales sont mobilisées en soutien à la culture de Langue d’oïl. Le CR se dote d’un coordinateur des actions culturelles en Langue d’oïl.

P7-

Le CR négocie avec le Rectorat la création de cours et activités en Langue d’oïl, dotés de moyens stables, dans les écoles publiques, en commençant par la formation des maitres.

P8-

Le CR suscite l’édition d’écrits utilitaires et informatifs en Langue d’oïl (notices touristiques, plaquettes sur des sujets divers…).

P9-

Le CR se donne un programme pluriannuel de soutien aux activités associatives en Langue d’oïl.

P10-

Le CR désigne en son sein un élu (au moins) référent des actions concernant la Langue d’oïl, appuyé sur un personnel administratif.

P11-

Le CR débat publiquement en son sein de la politique à mener quant à la Langue d’oïl. Il propose à ses membres l’information nécessaire.

P12-

Le CR suscite l’édition et la diffusion d’ouvrages de vulgarisation sur la Langue d’oïl.

Annexes : Composition et méthode de travail du Comité d’experts.

- Composition du CEPPLO

Angoujard J.P., Professeur émérite, Université de Nantes

Bing Jean-Baptiste, Dr en géographie (Université de Genève), Dir. Maison du Patrimoine oral de Bourgogne

Brasseur Patrice, Professeur émérite, Université d’Avignon

Dourdet Jean-Christophe, Maitre de Conférences, Université de Poitiers

Dumas Françoise, Maitre de Conférences Honoraire, Université de Bourgogne à Dijon

Eloy Jean-Michel, Professeur émérite, Université d’Amiens  (animateur du CEPPLO)

Gautier Michel, Président de Défense et Promotion des Langues d’Oïl

Hérault Catherine, Dr en musicologie, chercheuse à Tours

Jones Mari, Professeure, Université de Cambridge (GB)

Léonard Jean-Léo, Professeur, Université de Paris-Sorbonne

Massot Benjamin, Dr, lecteur de langue, Université de Tübingen (Allemagne)

Montreuil Jean-Pierre, Professeur honoraire, Université d’Harvard et d’Austin (USA)

Taverdet Gérard, Professeur honoraire, Université de Dijon

- Méthode de travail :

a) rédaction et consensus sur les constats

b) rédaction et consensus sur les propositions, formulées en relation directe avec les constats.

Courrier au président de la Région Nouvelle-Aquitaine

Suite au vote de la loi Molac datant de l’année dernière, l’UPCP-Métive (tête de réseau associatif regroupant une quarantaine d’associations œuvrant pour la valorisation de la culture orale en Poitou-Charentes et Vendée), représentant le poitevin-saintongeais au,sein de DPLO, a adressé un courrier au président de Région afin d’étudier les possibilités d’un enseignement du parlanjhe, puisque ladite loi Molac indique que celui-ci est possible à partir du moment où une instance régionale en fait la demande.

Monsieur le Président,

La loi Paul Molac du 8 avril 2021 et la circulaire du ministre de l’Éducation nationale du 14 décembre 2021 ouvrent des perspectives pour toutes les langues régionales de France, à la condition que les collectivités territoriales en demandent explicitement l’application. La coordination nationale Défense et promotion des langues d’oïl (DPLO), dont l’UPCP-Métive, est fondatrice se félicite qu’une langue d’oïl, le Picard, ait été ajoutée aux langues bénéficiant déjà d’un enseignement. Le normand, à la demande de la FALE, fédération qui le représente, et suite à l’intervention de la Région Normandie, est en bonne voie de l’obtenir.

Le poitevin-saintongeais (dans ses variétés poitevine et saintongeaise) figure depuis 1999 dans la liste des langues de France de la Délégation à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), suite au rapport du linguiste Bernard Cerquiglini, et le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine reconnait le poitevin-saintongeais comme langue régionale aux côtés du basque et de l’occitan.

L’UPCP-Métive a toujours revendiqué que soit organisé un enseignement du Poitevin-Saintongeais, du primaire à l’université, afin d’assurer la pérennité de sa pratique vivante et la transmission de ce patrimoine linguistique.

S’agissant de l’Enseignement Supérieur, la conjoncture actuelle semble plutôt favorable puisque la Faculté de Lettres et Langues et l’Université de Poitiers ont accepté

- la réouverture d’une Unité d’Enseignement du poitevin-saintongeais pour le second semestre 2022-2023, proposée à tout-es les étudiant-es de l’Université, et la possibilité de choisir langues régionales (poitevin-saintongeais et occitan) en Langue Vivante 3 pour les étudiant.e.s de licence concernés,

- l’ouverture à la rentrée universitaire 2023 d’un Diplôme Universitaire de Poitevin-Saintongeais sur deux ans.

Toutefois la prise en compte du poitevin-saintongeais dans l’enseignement primaire et secondaire (en particulier dans les lycées) ne se fera pas sans une démarche explicite du Conseil Régional.

C’est pourquoi, Monsieur le Président, nous sollicitons une rencontre, afin d’envisager avec vous une demande auprès du ministre de l’Éducation Nationale relative à l’enseignement du poitevin-saintongeais.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments respectueux,

Didier PAILLAUD, président de l’UPCP-Métive

Stéphane BOUDEAU, membre du bureau de l’UPCP-Métive et de DPLO

Aurélien RONDEAU, membre du bureau de l’UPCP-Métive et de Parlanjhe Vivant

Lettre envoyée à:

- Alain Rousset, président du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine,

avec copie à:

- Charline Claveau, Vice-présidente du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine en charge de la Culture, des Langues et cultures régionales, du Patrimoine et de la Francophonie,

- Jean-Luc Armand, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine délégué aux langues régionales,

- Justine Terrade, Chargée de Projet Langues et Cultures régionales au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine

DPLO – Assemblée générale 2016 à Marsannay-la-Côte en Bourgogne

L’assemblée générale 2016 de Défense et Promotion des Langues d’Oïl a eu lieu le 23 octobre 2016 à Marsannay-la-Côte à côté de Dijon en Bourgogne, le lendemain des 4èmes Rencontres des Langues de Bourgogne.
Cette assemblée générale a été l’occasion de faire le point sur la situation de chacune des langues et chacune des régions, quelques mois après la réorganisation territoriale qui s’est traduite par la fusion de plusieurs régions, et aussi après les élections régionales de décembre 2015.
Les langues d’oïl partagent le sort des autres langues de France par le manque de reconnaissance juridique et statutaire. La charte européenne des langues régionales n’a toujours pas été ratifiée et les projets ou propositions de loi sur les langues de France n’ont pas abouti au Parlement.
La prise en compte des langues est variable selon les régions, mais peu d’entre elles ont une politique linguistique. La Région Bretagne se singularise toutefois avec une meilleure prise en compte du gallo. Pour rappel, la Bretagne reconnaît le breton et le gallo comme langues de Bretagne depuis 2004. En 2010, la région s’est dotée d’une vice-présidence aux langues de Bretagne et a créé un service des langues de Bretagne. En 2016, la région a en plus désigné une élue conseillère déléguée à la langue gallèse, a recruté un chargé de mission langue gallèse et consacre une ligne budgétaire pour le gallo. Le manque de reconnaissance étatique n’explique donc pas tout et les mobilisations et volontés locales comptent aussi.

Cârouje 2016 – 1ères assises de la langue gallèse

Le samedi 19 novembre marque une nouvelle étage de la politique linguistique de la Région Bretagne pour le gallo. C’est en effet ce jour-là qu’a eu lieu Cârouje 2016, premières assises de la langue gallèse. Cet événement s’est déroulé dans la salle des assemblées du Conseil régional de Bretagne, Hôtel de Courcy, à Rennes. La journée a été introduite par Madame Kaourintine Hulaud, conseillère déléguée à la langue gallèse, et a été clôturée par Monsieur Loïg Chesnais-Gérard, 1er vice-président du Conseil régional de Bretagne.
Cârouje 2016 a rassemblé plus d’une centaine de personnes, issue pour beaucoup du mouvement associatif. La matinée a été consacrée à quatre ateliers thématiques :
- la langue gallèse : enseignement et formation
- la langue gallèse : sphère publique / sphère privée
- la langue gallèse dans les médias
- la langue gallèse et la création artistique
L’après midi a débuté par une première présentation par Philippe Blanchet, enseignant-chercheur en sociolinguistique et en didactique de la communication plurilingue et interculturelle de l’Université Rennes 2, de l’étude sur la pratique et les représentations du gallo en Haute-Bretagne. Cette présentation a été suivie de la restitution des ateliers du matin, enfin de l’intervention de Monsieur Loïg Chesnais-Gérard qui a, à l’occasion, réaffirmé l’engagement de la Région Bretagne pour la prise en compte du gallo dans sa politique linguistique.
La journée s’est terminée par la remise des Priz du Galo 2016 par l’association Bertègn Galèzz.

Langues de Bourgogne – Bulletin Traivarses 2015 (4)

Le numéro de septembre 2015 de Traivarses – bulletin de l’association Langues de Bourgogne est disponible sur le site de la MPO – Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne.

Traivarses 2015 (4)

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Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne

Etats généraux de la langue picarde – 14 novembre 2015

No picard, no future ?
Nou picard, nou future !


Le samedi 14 novembre 2015 à Arras

Salle de l’Ordinaire à la Citadelle d’Arras – Boulevard du Général de Gaulle

Din éne paire ed mo chés régions Nord-Pas de Calais pi Picardie is s’in vont s’achuchonner. Tout ch’domainne picard, in France, i va éte rassanné.

Dans quelques mois, les régions Nord-Pas de Calais et Picardie vont fusionner, créant ainsi une nouvelle région rassemblant la totalité du domaine de la langue picarde, qu’on appelle picard, patois, chti ou rouchi, en France.

Ech picard i sra-ti éne inchèpe pour el novelle région ? Obin éne chance ?

Le picard sera-t-il le « boulet » de cette nouvelle région ? Ou une chance pour elle ?

Ech temps il est là d’inviter tout cheusses qu’is veut’te qu’éch picard i n’décesse point d’egzister, à vnir es vir, raviser dù qu’os in sonmes pi ahanser éne suite pour chel langue picarde, qu’in l’délonme picard, patois, chti o bien rouchi.

Le moment est donc venu d’inviter tous ceux qui veulent que le picard continue d’exister, à se rencontrer, faire un bilan et proposer ensemble un avenir à cette langue, qu’on apelle picard, patois, chti ou rouchi.

A l’défin d’chel jornée d’éch 14 ed novimbe à Arro, os attindons éd véritabes pourpositions qu’os perzintrons à l’novelle assannée régionale qu’a s’in vo éte cusie au moés d’déchimbe.

De cette journée du 14 novembre à Arras, au centre du domaine linguistique picard, nous espérons voir naître des propositions concrètes à transmettre à la nouvelle institution régionale qui sortira des urnes en décembre prochain.

En savoir plus (sur le site de l’Agence pour le Picard / Agince pour ech Picard)

Une signalétique institutionnelle trilingue pour la Région Bretagne

Fronton du bâtiment du Conseil régional de BretagneLa Région Bretagne met en place une signalisation institutionnelle trilingue (français, breton, gallo) sur le site de Patton à Rennes où se trouve le siège de la Présidence (exécutif) et de la Direction générale des services (services régionaux) du Conseil régional de Bretagne. Deux panneaux ont déjà été posés à l’extérieur de l’enceinte et sont visibles de la rue. Un grand bandeau a également été mis au fronton du bâtiment principal. Il est prévu d’appliquer ce principe de signalisation institutionnelle et directionnelle trilingue à l’intérieur du bâtiment et sur d’autres sites notamment l’hôtel de Courcy (siège du Conseil régional de Bretagne, du Conseil économique, social et environnemental régional, du Conseil régional des jeunes et du Conseil culturel de Bretagne).
Un groupe de travail sur le gallo dans la communication régionale se réunit régulièrement depuis fin 2012.

Une Charte linguistique pour l’Alsace… pour l’alsacien, mais aussi pour le lorrain (welche) et le franc-comtois

La ville de Saverne vient de signer une Charte de la Ville de Saverne pour la promotion de la langue régionale sur la base de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Cet acte se place dans la prolongement de l’Appel en faveur d’une Charte linguistique pour l’Alsace lancé par le mouvement Initiative Citoyenne Alsacienne 2010 qui demande aux Collectivités Territoriales d’Alsace d’adopter dans des termes proposés une Charte linguistique pour l’Alsace. Parmi les propositions on retrouve plusieurs articles qui prennent en compte les langues romanes d’Alsace, le lorrain (welche) et le franc-comtois :

Article 7 : L’allemand, dialectal et standard, n’est pas l’unique langue régionale historique d’Alsace. Il en existe d’autres, qu’elles soient territoriales ou non territoriales, notamment le Jiddisch, le roman lorrain aussi appelé welche, et le roman franc-comtois. Il va de soi qu’une charte linguistique régionale se doit de conférer, également, une reconnaissance officielle à ces pratiques linguistiques et de les promouvoir, comme elle doit promouvoir les cultures qui s’y rattachent. La Région, les Départements et les Communes sont invités à œuvrer dans ce sens, tout comme l’Education Nationale et les médias publics.

Article 15 : (…) Une attention particulière sera accordée par l’Education Nationale au roman lorrain. Elle devra notamment proposer, dans les zones concernées, une sensibilisation progressive à l’école maternelle et à l’école élémentaire, et un approfondissement dans les collèges et les lycées dans le cadre d’un enseignement optionnel, d’une part linguistique et culturel d’autre part. Dans ce dernier cas, l’option Langue et culture régionales existante devrait pour le moins dans les établissements des vallées concernées s’ouvrir particulièrement à l’histoire et à la culture des pays welches.

Belgique : Le Conseil des Langues régionales endogènes et la ratification de la Charte européenne des langues régionales

La Belgique n’a toujours pas signé la Charte européenne des langues régionales, notamment en raison de son système fédéral particulier. En vue de faciliter les négociations entre les Communautés, les Régions et l’Etat fédéral, le Conseil des langues régionales endogènes de la Fédération Wallonie-Bruxelles a réalisé une liste de 38 dispositions qui pourraient être appliquées en Wallonie, ainsi que la liste des langues concernées (4 langues romanes et 2 langues germaniques) : le wallon, le champenois, le picard, le lorrain (gaumais), le francique mosellan (luxembourgeois) et le francique ripuaire.

Bilan annuel du CLRE 2012 (annexes 8 et 9, pages 43 et suiv.)

France : un premier pas vers la ratification de la Charte européenne des langues régionales ?

Une très large majorité (361 pour, 149 contre) des députés français ont voté le mardi 28 janvier 2014 la proposition de loi constitutionnelle visant à la ratification de la charte européenne signée par la France en 1999. Ce n’est que la première étape d’un long et compliqué parcours : examen par le Sénat du même texte, reprise du dossier par le gouvernement avec le dépôt d’un projet de loi constitutionnelle, enfin passage en Congrès à Versailles …. Nous souhaitons une issue la plus rapide et la plus favorable pour toutes les langues de France et donc les langues d’oïl. La Charte prévoit dans son instrument de ratification deux listes : la liste des dispositions retenues (on connaît les 39 dispositions choisies par la France) et la liste des langues (75 langues dans la liste dressée en 1999 par le professeur Bernard Cerquiglini et maintenue par la DGLFLF).

Rapport Bernard Cerquiglini